Dans les coulisses du monde des affaires québécois, un phénomène silencieux mais significatif se profile à l’horizon : la transition générationnelle des entreprises familiales.
Ce processus, bien que naturel, peut s’avérer délicat, car il est souvent confronté à des défis tels que le manque d’intérêt des héritiers pour prendre en charge les opérations quotidiennes ou la pression croissante des marchés financiers internationaux. Face à cette réalité, les entrepreneurs de la province sont appelés à innover et à repenser les modèles de relève pour préserver l’essence même de leurs entreprises et maintenir leur indépendance économique.
Le constat est clair : bon nombre d’entrepreneurs québécois envisagent de vendre leur entreprise dans les années à venir, faute de relève interne prête à assumer les responsabilités opérationnelles. Cette tendance soulève des préoccupations quant à la pérennité des PME locales, qui risquent de passer sous le contrôle de capitaux étrangers. Cependant, une lueur d’espoir émerge à travers des initiatives novatrices visant à transformer cette réalité.
L’École d’entrepreneurship de Beauce (EEB) a récemment lancé une initiative ambitieuse visant à former rapidement un millier de repreneurs et de cédants d’entreprises au cours des cinq prochaines années. Cette démarche vise à sensibiliser la communauté d’affaires québécoise à l’importance cruciale de préparer la relève et à l’ampleur du défi à relever.
Un exemple éloquent de cette nécessité est l’histoire de Martin Rancourt, entrepreneur de Saint-Georges, qui a dû faire face à la vente prématurée de son entreprise, suivie de regrets profonds. Son histoire est relatée dans un récent article de Jean-Philippe Décarie de La Presse.
Rancourt, après avoir cédé ses participations dans deux entreprises, a réalisé que la retraite anticipée ne correspondait pas à ses aspirations. Il a alors décidé de racheter une entreprise, tout en impliquant son fils dans la propriété, mais sans l’engager dans la gestion quotidienne. Cette approche, bien que peu conventionnelle, illustre une solution prometteuse pour assurer la continuité des entreprises familiales : maintenir le contrôle de l’actionnariat tout en déléguant la gestion à des professionnels compétents.
Un autre exemple inspirant provient de la famille Cayouette, propriétaire de Rotobec, une entreprise florissante de Sainte-Justine. Consciente de l’importance de la planification successorale, la famille Cayouette a mis en place une structure permettant de séparer la propriété de l’entreprise de sa gestion opérationnelle. Cette approche a permis d’assurer une transition en douceur vers la troisième génération, tout en préservant l’indépendance et l’identité de l’entreprise.
Cependant, ces histoires de succès ne masquent pas les défis à venir. L’instabilité des marchés boursiers et l’intérêt croissant des investisseurs internationaux pour les entreprises privées québécoises représentent des menaces potentielles pour la pérennité de ces entreprises. Dans ce contexte, il est impératif que les entrepreneurs locaux restent vigilants et créatifs dans la préservation de leur patrimoine économique.
L’entreprise EC2, un cabinet d’experts spécialisé en vente/acquisition et financement d’entreprise est aussi bien au fait de ces défis qui attendent les PME québécoises. C’est notamment pourquoi un des professionnels de la firme, Louis Blain, CPA, a lancé l’Académie EC2 afin de bien préparer la prochaine génération de la relève.
En conclusion, la transition d’entreprise constitue un défi majeur pour l’économie québécoise, mais aussi une opportunité de repenser les modèles de relève et de renforcer le tissu économique local. En favorisant une approche innovante, axée sur la préservation de l’indépendance et de l’identité des entreprises familiales, il est possible de garantir un avenir prospère pour les générations à venir.